Quelques conseils avant d’utiliser un jeu de tarot

Il est important de commencer à se choisir un jeu de tarot par lequel nous sommes attirés avant d’en manier plusieurs. Pour ma part, initialement attiré par le Tarot Morgan Greer, je me suis ensuite intéressé à différents tarots de Marseille avant d’être séduit par le tarot Zen. J’en choisis désormais au grès de mon envie.

Morgan Greer tarot, Tarot de Marseille (version Grimaud), Tarot Zen, Tarot d'Oswald Wirth

Il est ensuite capital de se faire confiance et de ne pas se montrer prisonnier du symbolisme lié à la carte. Au contraire, après avoir intégré un minimum d’informations concernant un arcane, il est même nécessaire de laisser libre court à sa créativité ou à son intuition.

Il me paraît également primordial de prendre son temps et de se centrer avant d’effectuer un tirage.

Par ailleurs, plus les questions posées seront claires, plus les réponses seront précises. Moins elles le seront, plus l’interprétation demeurera floue.  

Je vous conseille bien sûr de ne pas chercher à épater la galerie en utilisant votre jeu de tarot. Dans ce cas, vous serez en représentation et vous perdrez certainement contact avec votre authenticité ou votre intuition.

Pour ma part, j’évite l’aspect divinatoire ou les questions du type : « que va-t-il m’arriver ? », «quand pourrais-je … », « vais-je réussir ? », « est-ce l’amour de ma vie ? » … ect …

Je les remplace plus volontiers par des questions du type : « qu’ai-je à comprendre de cette situation ? », « comment parvenir à résoudre ce problème ? », « que me manque-t-il pour ? », « où en suis-je dans cette relation ? », « ce domaine me correspond-t-il ? », « que me renvoie cette personne ? », « cet objet est-il actuellement dans telle pièce ? » … et dans le cas de questions plus divinatoires : « en fonction de ce que je suis aujourd’hui, cette période me sera-t-elle favorable pour… ? » …

Il est toujours plus facile de pratiquer à deux car l’autre est souvent plus détaché émotionnellement des réponses pouvant se présenter. En un mot, s’il n’est pas dans une dynamique de « prise de pouvoir », il a de fortes chances de voir ce qui nous échappe, de prendre de la hauteur par rapport à la situation et, bien sûr, d’interpréter une carte différemment.

Par ailleurs, il pourra aussi nuancer certains de nos propos ou baliser des pistes que nous n’aurions pas explorées.

Il convient enfin de poser certaines conventions avant de jouer avec son tarot :

-          Les cartes prendront-t-elles une signification inversée si elles sortent à l’envers ? (l’interprétation est plus facile mais également plus déstabilisante).

-          La question posée nécessite-t-elle une réponse par oui ou par non ?

-          Quelles significations vais-je attribuer aux différents emplacements sur lesquels je placerai les cartes tirées (problématique, solution, acte à poser, passé, présent, futur probable …).

Il est enfin nécessaire d’éviter d’entrer dans une dépendance qui nous empêcherait de prendre une décision sans l’aval d’un de tarot.

 

Structure et Fonctionnement du Tarot

Comment fonctionne le Tarot ?

 

Il fonctionne par association de cartes (ce qu’on nomme Tirage) choisies au hasard ou par choix délibéré de certaines cartes en fonction du travail désiré (support de méditation, réflexion sur le symbolisme, utilisation performative de la carte …)

 

La structure du Tarot

Bien que le nombre de cartes varie selon les jeux (48, 67, 74, 79, 97 …), la plupart des tarots comportent 78 cartes appelées « Arcanes ».

Ces cartes comportent 22 arcanes majeurs (atouts) et en 56 arcanes mineurs (familles).

Les arcanes mineurs se divisent elles-mêmes en 4 familles à l’image des jeux de cartes classiques :

Les Deniers (carreau) que l’on peut faire correspondre à l’élément Terre (corps)

Les Coupes (cœur) que l’on peut faire correspondre à l’élément Eau (émotions)

Les Epées (pique) que l’on peut faire correspondre à l’élément Air (mental)

Les Batons (trèfle) que l’on peut faire correspondre à l’élément Feu (esprit)

 

7 du Bâtons, 7 d'Epées, 7 de Coupes, 7 de Deniers (Tarot de Grimaud)

 

Chaque famille comprend 14 cartes numérotées de 1 (As) 10 et incluent quatre figures : le roi, la reine, le cavalier et le valet.

 

Roi de Bâtons, Reine d'Epées, Cavalier de Coupes, Valet de Deniers (Tarot flamand - 1780)

 

Chaque arcane majeur comprend un dessin, un nombre (en haut de la carte et un nom (en bas de la carte), à l'exception du Mat, encore appelé le Fou qui ne possède pas de valeur numérique.

 

Le Mat (Oswald Wirth)

 

Certains tarots comprennent également une lettre hébraïque (Tarot d'Oswald Wirth ci-dessous).

 

Tarot d'Oswald Wirth

 

Par convention, je divise chaque arcane majeur en deux parties (le Haut m’évoque le monde céleste et l’énergie cosmique, tandis que la partie inférieure me renvoie au plan le plus dense et à l’énergie tellurique).

 

De même, la partie droite de la carte (lorsque je la regarde de face) m’évoque le futur tandis que la partie gauche me renvoie au passé.

 

Parfois je de divise également la carte en quatre parties : la plus haute est en lien avec les bâtons, celle du dessous avec les épées, la troisième avec les coupes, celle du bas avec les deniers).

 

Chaque carte comprend également des couleurs à la fois passives et actives, qu’il s’agisse d’une scène ou d’un personnage.

 

 

A suivre ...

 

 

 

 

 

 

A quoi sert le TAROT ?

L'Amoureux (Old English Tarot) et la Conscience (Tarot Zen)

 

Il sert avant tout à ce qu’on lui demande et se révèlera en fonction de notre niveau de conscience.

D’un simple jeu de cartes servant à se sociabiliser ou à passer le temps, il pourra devenir un support précieux pour atteindre des états conscience supérieure.

Considéré comme un outil de connaissance de soi, c’est néanmoins un support pour :

-          Comprendre le cheminement de l’Homme et les grandes lois de l’Univers

-          Eclairer une situation d’un regard neuf

-          Trouver une réponse à une question précise (à l’image d’un pendule)

-          Aider à trouver la (ou les) solution(s) à un problème

-          Entrevoir ce qui pourrait se produire dans le futur

-          Favoriser et diriger une réflexion ou une méditation

-          Stimuler nos facultés, nos perceptions, nos capacités intellectuelles ou certaines parties du corps.
 

Les origines du Tarot (4)

Revenant à la mode au XIXème siècle, le tarot de Marseille connaît un nouvel essor grâce aux impressions du cartier Lequart, racheté ensuite par la maison Grimaud. 

A Marseille, Jean-Baptiste Camoin récupère la fabrique de Nicolas Conver et fait basse sur tout le marché de la carte à jouer dans la cité phocéenne. Modernisant ses moyens de production, il publie notamment en 1880 une version modifié du tarot de Nicolas Conver avec une palette de couleurs restreinte adaptée aux nouveaux modes de production industrielle.  

Au XXème siècle, le tarot Grimaud supplante les modèles italiens qui disparaissent de la production. Paul Marteau édite alors une nouvelle version modifiée et restaurée de l’édition Camoin qui perdure jusqu’à nos jours. 

Il faut attendre 1998 pour que Jodorowski et un descendant de la famille Camoin en restaurent les couleurs d’origine. D’autres jeux, comme ceux de Jean Noblet ou de Jean Dodal sont également restaurés et proposés au public, notamment sous l’impulsion de Jean-Claude Fornoy. 

1: Version Grimaud restaurée / 2 : Version Camoin restaurée / 3 : Version Noblet restaurée / 4 : Version Dodal restaurée

Parallèlement, de nouveaux tarots sont créés. Citons celui du célèbre Papus (1910) ou celui d’Oswald Wirth, franc-maçon et ésotériste célèbre qui publie un tarot des imagiers du Moyen-Age (1927), en y ajoutant certains symboles et les 22 lettres hébraïques.

Dans le monde anglo-saxon, des avatars des tarots français sont également conçus sur le modèle des tarots de Marseille. Principalement destinés à la cartomancie, ils connaissent un grand succès et inversent généralement les cartes de la Justice et de la Force. Citons entre autre le Rider Tarot d’Arthur-Edward Waite (1910) qui s’inspire des enseignements d’Eliphas Lévi et de l’influence de la Golden Dawn ou encore le Morgan-Greer (1970). Depuis, d’innombrables jeux ont vu jour, dont le tarot Zen, s’inspirant de l’enseignement d’Osho Rajneesh.

1 : Oswald Wirth / 2 : Rider Waite / 3 : Morgan Greer / 4 : Tarot Zen

 

Les origines du Tarot (3)

Trois jeux de tarot nous sont parvenus du XVII ème siècle. 

Le premier est un jeu parisien anonyme, le second est celui dit de Jean Noblet (1650) et le troisième celui de Jacques Viéville (même date), actuellement conservé dans son intégralité. Comportant tous 78 cartes, ils reprennent les influences milanaises et bolognaises.

La plus ancienne règle du jeu conservée date également de cette époque. Elle fut rédigée par l’abbé Michel de Marolles et imprimée à Nevers en 1637. 

1 : Tarot parisien anonyme / 2 : Tarot de Jean Noblet / 3 : Tarot de Jacques Viéville

Au XVIIIème siècle, les tarots de Jean Dodal (Lyon, 1701), Pierre Madenié (Dijon, 1709), Jean-Pierre Payen (Avignon, 1713), François Chosson (1736) François Tourcaty (Marseille, 1745), Claude Burdel (Fribourg, 1751) et Nicolas Conver (Marseille, 1760) sont incontestablement les plus répandus.

1 : Jean Dodal / 2 : François Chosson / 3 : Jean-Pierre Payen / 4 : Nicolas Conver

Déclinant pourtant en France, à l’exception de la Provence, les tarots dits de Marseille sont surtout destinés à l’exportation (Allemagne, Piémont) et assimilés à des jeux de carte ordinaires. Avec les cartiers du sud-est de la France, ce sont peu à peu les Allemands qui impriment la majorité des jeux, abandonnant les modèles italiens, leur préférant les enseignes françaises.

A la fin du siècle, se développent les tarots dits de Besançon qui reprennent la majorité des atouts à l’exception du pape et de la papesse. Apparaissent également le tarot ésotérique de Court de Gébelin (1780), le tarot divinatoire d’Etteilla (1785) ou encore le jeu de Mlle Lenormand, qui connaît un grand succès sous la Révolution française.

Tarot d'Etteilla

A suivre ...