Revenant à
la mode au XIXème siècle, le tarot de Marseille connaît un nouvel essor grâce
aux impressions du cartier Lequart, racheté ensuite par la maison Grimaud.
A Marseille, Jean-Baptiste Camoin récupère la fabrique de Nicolas Conver
et fait basse sur tout le marché de la carte à jouer dans la cité phocéenne.
Modernisant ses moyens de production, il publie notamment en 1880 une version
modifié du tarot de Nicolas Conver avec une palette de couleurs restreinte
adaptée aux nouveaux modes de production industrielle.
Au XXème
siècle, le tarot Grimaud supplante les modèles italiens qui disparaissent de la
production. Paul Marteau édite alors une nouvelle version modifiée et
restaurée de l’édition Camoin qui perdure jusqu’à nos jours.
Il faut attendre
1998 pour que Jodorowski et un descendant de la famille Camoin en restaurent
les couleurs d’origine. D’autres jeux, comme ceux de Jean Noblet ou de Jean
Dodal sont également restaurés et proposés au public, notamment sous
l’impulsion de Jean-Claude Fornoy.
1: Version Grimaud restaurée / 2 : Version Camoin restaurée / 3 : Version Noblet restaurée / 4 : Version Dodal restaurée |
Parallèlement,
de nouveaux tarots sont créés. Citons celui du célèbre Papus (1910) ou
celui d’Oswald Wirth, franc-maçon et ésotériste célèbre qui publie un tarot
des imagiers du Moyen-Age (1927), en y ajoutant certains symboles et les 22
lettres hébraïques.
Dans le
monde anglo-saxon, des avatars des tarots français sont également conçus sur le
modèle des tarots de Marseille. Principalement destinés à la cartomancie, ils
connaissent un grand succès et inversent généralement les cartes de la Justice
et de la Force. Citons entre autre le Rider Tarot d’Arthur-Edward
Waite (1910) qui s’inspire des enseignements d’Eliphas Lévi et de
l’influence de la Golden Dawn ou encore le Morgan-Greer (1970). Depuis,
d’innombrables jeux ont vu jour, dont le tarot Zen, s’inspirant de
l’enseignement d’Osho Rajneesh.
1 : Oswald Wirth / 2 : Rider Waite / 3 : Morgan Greer / 4 : Tarot Zen |